Le rejet du traité de Lisbonne par l’Irlande, largement bénéficiaire des aides européennes après le non des Pays-Bas et de la France, constitue un nouveau coup de semonce adressé par le peuple à la technocratie européenne. Il souligne, désormais, le fossé béant qui s’est creusé entre les peuples et les Institutions de l’Europe.
« Plutôt que stigmatiser les Irlandais ou que déplorer le recours au référendum, le monde politique et les responsables des institutions européennes doivent s’interroger sur leurs propres responsabilités » déclare Stéphane BUFFETAUT, ancien député européen, membre du Comité économique et social européen et Président de la Fédération CNI des Yvelines.
« Si la construction européenne demeure l’une des plus grandes aventures politiques des dernières décennies, n’a-t-elle pas perdu son essence, ses objectifs et même son attrait ? L’incertitude sur les buts poursuivis, sur les valeurs défendues et la course non maîtrisée à l’élargissement ne peut que faire naître inquiétude, méfiance et rejet que nous déplorons tous aujourd’hui » ajoute-il.
« Il convient d’en finir avec la mauvaise conscience européenne, le dogmatisme du libre échange et de la concurrence à tout crin. L’harmonisation n’est-elle pas trop souvent synonyme d’uniformisation ? La naïveté de nos représentants dans les négociations commerciales vendue comme de la stratégie ? La prétention de porter les frontières de l’Europe aux confins du Moyen-Orient ne brouille-t-elle l’image de notre idéal européen ? » explique-t-il.
« Donner une réponse sincère, concrète et profonde aux doutes exprimés par les peuples constitue le défi que devront relever les chefs d’Etat et de Gouvernement des Etats membres de l’Union s’ils veulent éviter de n’avoir à l’avenir comme unique choix que de laisser le peuple en dehors du processus. Ce qui conduirait inévitablement à l’échec » conclut-il.
Nous voulons une Union Européenne fière de sa civilisation, ambitieuse dans ses projets, pragmatique dans son action, protectrice des intérêts légitimes de chacun, attentive à nos diversités, respectueuse des nations qui la composent et porteuse d’une belle idée, partagée par tous : l’Europe qui gagne.