« La répartition des présidences des principales commissions législatives du parlement européen s’est faite en faveur de nos partenaires allemands et britanniques. Dans le grand « mercato » des plus hauts postes administratifs de la Commission, les Français avait déjà réduits à la portion congrue au profit, là encore, des Britanniques, des Allemands et des Irlandais » déclare le Secrétaire National du CNI chargé des Affaires Européennes, Stéphane BUFFETAUT.
« La série noire continue en ce qui concerne les postes de cabinet des Commissaires européens. Sur les 195 postes, les Français en obtiennent 25, ce qui à examen superficiel peut sembler honorable (les Britanniques en ont 24 et les Allemands 21). Mais si l’on considère les postes de chef de cabinet, ce qui correspond à nos directeurs de cabinet, le résultat est tout autre. Seuls deux postes ont été attribués à des Français, qui font jeu égal avec les Belges, mais six aux Britanniques et six aux Allemands, or le rôle de ces chefs de cabinet est essentiel.
Tous les dossiers importants sont soumis à la réunion des « chefs de cab » et n’arrivent aux Commissaires que ceux sur lesquels un accord n’a pu être trouvé. En outre ce sont eux qui ont les relations directes avec les directions générales et indiquent les orientations à donner à leurs travaux » ajoute-il.
« L’Union européenne de plus en plus anglo-saxone et anglophone voit l’influence français se réduire sans cesse. Est-ce à dire que les Français sont incompétents ? Non, mais ils semblent répugner à travailler en réseaux et à mener des actions de lobbying au sein même des institutions. De surcroît, l’image de la France reste celle d’un pays qui a du mal à s’adapter aux évolutions économiques et qui reste soumis à la tentation permanente du protectionnisme et du dirigisme, péché capital à Bruxelles ! » affirme Stéphane BUFFETAUT.
« En fin de compte, à l’image de nos partis politiques, les responsables de l’action de la France dans l’Union européenne n’ont toujours pas compris les modes de fonctionnement des institutions et les codes qui permettent d’être efficace et influent. Nous pouvons toujours nous agiter sur nos chaises comme des cabris en criant « l’Europe, l’Europe », celle-ci nous échappe de plus en plus pour devenir un outil docile de la politique et de la culture anglo- saxone » conclut-il.