Le CNI dénonce de la façon la plus solennelle les déclarations irresponsables et incendiaires d’Elie Domota, leader auto-proclamé du groupement de syndicats LKP en Guadeloupe, qui, jeudi 05 mars 2009, appelait les patrons qui refuseraient d’appliquer l’accord intervenu mercredi 04 mars 2009 à « quitter » la Guadeloupe.
Ces déclarations sont inadmissibles et outrancières. Elles doivent être mises en relation avec les méthodes du LKP et d’autres propos de M. Domota. En effet, ce dernier, lorsqu’il désigne l’ensemble des journalistes de la presse nationale présents dans le département de la Guadeloupe, parle à leur sujet de « presse étrangère ». Alors que l’accord du 04 mars 2009 a été signé entre les partenaires sociaux en présence du représentant de l’Etat dans le département et que le ministère du travail a annoncé vendredi dernier son extension conformément aux dispositions du Code du travail, M. Domota et le LKP parlent de se rendre dans toutes les entreprises pour « forcer » les chefs d’entreprise à le signer. Pendant les mois de janvier et de février, des entrepreneurs et commerçants non grévistes ont été obligés de baisser le rideau sous l’effet des pressions et menaces du LKP et des cas de tabassages ont été signalés par la presse. Enfin, au prix d’amalgames et de déclarations hâtives, M. Domota déclare qu’il « ne laisserait pas une bande de Békés rétablir l’esclavage. ».
Le CNI dénonce la violence des propos du LKP et approuve l’ouverture d’une information pénale contre Elie Domota à l’initiative du procureur de la République à Pointe à Pitre.
Pour, déjà, tenter de se défendre, M. Domota feint de s’étonner de l’ouverture de cette procédure et, selon sa tactique populiste, invite, sans craindre la contradiction, les mêmes médias qu’il considère avec mépris à couvrir son éventuel procès pour, selon lui, éviter de « faire taire le peuple guadeloupéen ».
Cependant, cette action judiciaire ne suffit pas.
Elie Domota, qui n’est pas un élu et ne représente que lui-même, est un fonctionnaire, directeur adjoint de Pôle emploi dans le département de la Guadeloupe.
Le CNI, qui déplore que le devoir de réserve ne figure pas expressément dans le droit de la fonction publique, exige qu’Elie Domota démissionne de la fonction publique et, s’il ne prend pas lui-même cette décision, que des poursuites disciplinaires soient immédiatement engagées contre lui.
Le CNI dénonce le double langage et les manœuvres d’Elie Domota qui, sous couvert de revendications sociales légitimes, divise, prend en otage la population guadeloupéenne, encourage des atteintes graves et répétées aux libertés publiques, au premier rang desquelles la liberté de circuler et la liberté de travailler, et pousse à l’extrémisme au prix d’un discours indépendantiste et de ce qui s’apparente à un appel au meurtre.
L’économie guadeloupéenne, et avec elle ses salariés, ses entrepreneurs, ses artisans et ses agriculteurs, se remettra très difficilement de la longue crise qui s’achève. Plus de 12.000 emplois sur les 89.000 emplois du secteur privé guadeloupéen sont déjà directement menacés.
Daniel Mugerin
Président de la Commission Outre-Mer du CNI