Le Centre National des Indépendants et Paysans ne peut se satisfaire de l’accord signé le 9 décembre sur l’encadrement des travailleurs détachés.
« Si le couple Franco-allemand a mis fin à certains abus, le problème de fonds demeure entier », estime Bruno North, secrétaire général du CNIP.
« En effet, en France, jusqu’à 350.000 personnes seraient concernées, dont 210.000 déclarés en 2013, selon le ministère du Travail. Mais il faut savoir qu’environ 300 000 Français qualifiés sont détachés à l’étranger. Ces chiffres sont significatifs : parce que nos charges sociales sont trop élevées, nous accueillons sur notre territoire des travailleurs peu qualifiés dont les prélèvements obligatoires sont payées au pays d’origine. Cela provoque également un exil de cadres qualifiés dont les compétences sont reconnues notamment en Belgique, Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne et Suisse. Certes, sur un plan comptable, la France ne perd rien puisque les employeurs de ces 300 000 Français détachés versent leur cotisation à la Sécurité sociale. Mais, cela souligne une fuite inexorable des cerveaux parce que le marché du travail en France n’offre pas de débouchés suffisants. L’appauvrissement de la France est flagrant alors que le chômage ne diminue toujours pas malgré les emplois aidés subventionnés par la dépense publique. » conclut Bruno North.