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70ème anniversaire du CNIP : Discours de Bruno North

Discours prononcé par Bruno North à l’occasion du 70ème anniversaire du CNIP, samedi 16 février 2019.

(seul le prononcé fait foi)

 

Mesdames et Messieurs les Présidents,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Mesdames et Messieurs les Conseillers Régionaux,

Mesdames et Messieurs les Maires,

Mesdames et Messieurs les Conseillers Municipaux,

Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

 

 

 

C’est avec beaucoup d’émotion mais aussi de joie, que j’ai le plaisir de vous accueillir à l’occasion du 70ème anniversaire du Centre National des Indépendants et Paysans.

 

70 ans au cœur de la vie politique française.

 

 

Il y a soixante dix ans, le 6 janvier 1949, le Centre National des Indépendants est créé.

 

En 1951, par sa fusion avec le Parti Paysan de Paul Antier, le Centre National des Indépendants (CNI) devient le Centre National des Indépendants et Paysans.

 

 

Il n’est pas excessif d’affirmer que le CNIP fut l’une des forces politiques majeures de la IVème République.

 

À travers lui, c’est même toute l’histoire de ce régime qui peut être relue comme le moment où les droites s’approchèrent jusqu’à un point encore jamais atteint, de ce qu’avait ardemment souhaité Pierre Waldeck-Rousseau : leur rassemblement dans une grande formation unifiée capable d’exercer le pouvoir dans la durée.

 

De 1949 à 1962 – entre le blocus de Berlin et la crise des fusées de Cuba, c’est-à-dire en pleine phase aiguë de la guerre froide – le CNIP a en effet représenté la première vraie tentative de regrouper dans une même organisation politique d’abord les modérés, puis les différentes composantes de la droite française telles que René Rémond les a identifiées depuis la révolution.

 

Le projet qui guida Roger Duchet, infatigable animateur de cette tentative, se définit au départ en réaction aux deux logiques politiques qui inspiraient le MRP et le RPF. Il préférait œuvrer à l’union des modérés et des radicaux.

 

Le CNIP fédéra progressivement des forces jusque-là dispersées, se donnant comme modèle à imiter le parti conservateur britannique. Il touchait au but en 1958 mais le retour du Général de Gaulle au pouvoir – auquel les indépendants avaient d’ailleurs beaucoup contribué – bouscula l’avenir du CNIP. Et, le CNIP échoua sur la question de l’Algérie Française.

 

Emmanuel Macron n’est donc pas le premier à avoir voulu construire une grande formation unifiée capable d’exercer le pouvoir dans la durée.

 

Si la notoriété du CNIP n’est plus celle dont-il bénéficiait sous la IVème République, il n’en reste pas moins qu’il est toujours ancré dans les territoires à l’écoute des Françaises et des Français.

 

Alors merci

 

Merci à tous.

 

Merci à ceux qui sont au CNIP,

 

Merci à ceux qui font le CNIP, qui a toujours été avant tout une aventure collective,

 

 

 

et merci aussi à tous ceux qui sont présents sans appartenir au CNIP.

 

Merci à toi, Emmanuelle,

 

Merci à toi, Robert,

 

Merci à toi, Christian,

 

Merci monsieur le sénateur Masson,

 

Merci Jean-Frédéric,

 

Merci Nicolas,

 

Et merci, bien sûr, au comité directeur du CNIP qui, ce matin, m’a réélu à l’unanimité à la présidence du CNIP pour un nouveau mandat de trois ans, me renouvelant ainsi sa confiance pour tenir les rênes de cette belle et vieille maison jusqu’à la veille de la prochaine élection présidentielle.

 

Le CNIP a 70 ans.

 

Sept décennies au service exclusif de la France !

 

En cet instant, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour ces grands serviteurs de la France qu’ont été René Coty, Antoine Pinay, Camille Laurens, Philippe Malaud, et tous les autres,

 

 

et pour tous ceux qui, là où ils sont,

 

nous voient et doivent se dire du haut de leur éternité que, décidément, au CNIP nous avons le cuir dur.

 

Ce sont eux qui nous donnent aujourd’hui la force de continuer l’œuvre qu’ils ont bâtie, érigée, consolidée,

 

 

défendue contre les assauts de ceux qui voulaient en finir avec ce CNIP décidément trop indépendant, ce qui est un défaut rédhibitoire pour la classe politique française tant le mot d’indépendant est devenu synonyme, d’incontrôlable, donc de gêneur pour ceux qui font passer leurs petites ambitions personnelles avant les convictions et le service de la France.

 

 

Tenir plus que tout à son indépendance,

 

vouloir rester indépendant de toutes les modes,

 

de tous les lobbies,

 

de toutes les grosses machines à soi-disant gagner les élections mais surtout à les perdre

 

 

– ou, quand elles les gagnent, à trahir leurs électeurs –, voilà notre ADN,

 

et tant pis pour ceux à qui cela ne plaît pas.

 

Comme nous ne sommes pas partisans des manipulations génétiques, cela n’est pas près de changer chez nous.

 

 

 

 

Beaucoup ont essayé de faire taire le CNIP,

 

certains ont voulu l’abattre ou l’acheter,

 

ce qui revient au même,

 

il est toujours là.

 

 

 

Toujours debout,

 

toujours indépendant.

 

Et pas du tout disposé, à 70 ans, à prendre sa retraite.

 

Certes, la durée de vie n’est pas une vertu en soi.

 

 

 

L’indépendance est un beau mot, mais encore faut-il qu’elle ait une raison d’être.

 

Une raison profonde qui ne relève pas seulement du désir de préserver sa petite boutique.

 

Cette raison, c’est la fidélité à nos valeurs,

 

 

la fidélité à nos convictions,

 

la fidélité à nos idées

 

et, aussi, à une certaine conception de la façon de faire de la politique.

 

Cette conception peut se résumer en deux mots :

 

respect et unité.

 

Je n’ignore pas que, dans la droite française, ceux qui n’appartiennent pas au CNIP sont plus nombreux que ceux qui en sont membres.

 

Je n’ignore pas que notre famille politique, dont je suis profondément convaincu qu’elle est l’une des rares à pouvoir redresser le pays, comporte bien des sous-familles.

 

 

Bref, je n’ignore pas que la droite, ou peut-être faut-il dire les droites, est plurielle.

 

Mais toutes ces droites partagent un même amour de la France et c’est pour cela que le CNIP s’est associé aux Amoureux de la France, dont la promesse était de n’être pas partisane, d’être une coalition et d’être, comme on dit aujourd’hui, collaborative.

 

Le petit film que vous avez vu tout à l’heure le disait : le CNIP est né de la volonté de rassembler toutes les droites.

 

Il y est parvenu dans son jeune temps.

 

Brièvement, certes, mais il y est parvenu.

 

 

 

 

Jusqu’à constituer une coalition qui, au tout début de la Ve république, a fait élire 117 députés à l’Assemblée nationale.

 

Plus qu’aucun groupe n’en possède aujourd’hui bien sûr, à l’exception de celui du président de la République !

 

 

 

 

Ceci pour vous dire que le CNIP dispose d’une certaine légitimité et d’un certain savoir-faire dans la construction d’une union des droites.

 

Et pour rappeler qu’il ne peut pas y avoir de rassemblement durable, ni même éphémère,

 

 

 

qu’il ne peut même pas y en avoir une esquisse, s’il n’y a pas de respect des spécificités de chacun.

 

L’union des droites, sans laquelle aucun de nous n’accèdera au pouvoir, ce qui ne serait pas grave si ce n’était l’avenir de la France qui est en jeu, ne peut être qu’une coalition bâtie,

 

 

 

premièrement, sur la certitude que ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise ;

 

deuxièmement sur l’élaboration d’un programme commun de gouvernement ;

 

mais surtout, surtout, sur le respect des spécificités de chacun,

 

 

sur le respect, j’insiste encore une fois sur le terme, de leur indépendance.

 

Soyez-en assurés : partout où il y aura hégémonie, il y aura échec.

 

Partout où il y aura volonté de mainmise d’une faction sur une autre, il y aura échec.

 

 

 

Partout où sera instauré un fonctionnement de domination de l’un sur l’autre, il y aura échec.

 

Unissons-nous, mais restons divers,

 

c’est-à-dire respectons-nous,

 

restons, tous, ce que nous sommes et acceptons que chacun reste ce qu’il est.

 

Nos adversaires et bien des médias y verront la manifestation de « contradictions internes »,

 

comme disent les marxistes,

 

nous répondrons diversité,

nous répondrons richesses, pluralité, nous répondrons respect des différences.

 

Et harmonie.

Oui, harmonie. C’est important l’harmonie pour le musicien amateur que je suis.

 

Mais quel beau mot et quel noble objectif !

 

Il n’y a pas de plus belle définition de ce à quoi nous devons parvenir, comme de ce que nous devons être capables de proposer à nos compatriotes, que le mot d’harmonie.

 

Il en est de la société comme de la musique, de la littérature et du cosmos lui-même : c’est par la mystérieuse combinaison d’éléments divers et a priori opposés que l’univers trouve son harmonie, comme c’est par le savant ajustement des sons qu’une composition résonne agréablement à nos oreilles plutôt que d’être cacophonique.

 

 

Il doit en être de même pour l’union des droites et pour l’alliance que nous avons pour devoir de présenter aux Français.

 

Dans une société où le débat public et les rapports sociaux sont hystérisés, je suis profondément convaincu que la question de l’harmonie est centrale et que ce sont les conditions d’une société harmonieuse qu’il nous faut retrouver.

 

 

 

 

Je parlais d’hystérisation du débat public.

 

Elle est proprement effrayante.

 

Dénonciation et diabolisation sont devenues les armes uniques de nos adversaires, qui refusent tout débat.

 

 

 

Des méthodes d’autant plus inquiétantes, pour l’avenir, que, comme le rappelle Eric Zemmour, la France, qui a bien des qualités, a aussi la détestable caractéristique d’être un vieux pays de guerres civiles.

 

On n’en est même plus au temps de Paul Quilès, qui avait dit, au congrès de Valence du Parti socialiste, en 1981 :

 

« Il ne faut plus dire “des têtes vont tomber“, comme Robespierre à la Convention, mais il faut dire lesquelles et le dire rapidement », propos qui relevait de l’effet oratoire certes et ne visait qu’à effectuer une purge dans l’administration – c’était détestable mais cela s’arrêtait là –, on en est maintenant à entrevoir le retour des heures les plus sombres de notre histoire,

 

celles de la Terreur révolutionnaire, où tous ceux qui ne partageaient pas les « valeurs de la République » périssaient ou étaient jetés au cachot.

 

Les causes de la banalisation de cette ostracisation de l’adversaire sont nombreuses.

 

Je ne les énumérerai pas toutes,

 

 

vous les connaissez tout autant que moi, de la montée en puissance de minorités activistes d’autant plus vindicatives qu’elles sont marginales au conformisme du politiquement correct et à la peur d’être soi-même pris pour cible si on ne s’y conforme pas, voire si on ne devance pas les cris d’orfraie qui vont être poussés en boucle moutonnière, en passant par le poids phénoménal pris, à la fois, par les

 

 

chaînes d’information en continu et par les réseaux dits sociaux, et qui sont plutôt des réseaux de désocialisation, de déconstruction de la cohésion nationale.

 

Tous ou presque, ici, vous avez été victime à des titres divers de ces procès en sorcellerie.

 

 

Robert, toi en priorité, mais aussi Jean-Frédéric, Christian, Jean-Louis, Nicolas et même, il y a quelques jours, Emmanuelle.

 

Je ne doute pas que mon tour viendra.

 

Aux raisons que je viens de citer, je crois qu’il faut en ajouter deux autres, principales.

 

 

 

La première est que les accusateurs, je devrais dire les procureurs, ne sont que le produit d’une Education nationale qui n’apprend plus rien, ou, plutôt, qui a endoctriné des générations sans leur avoir enseigné les bases historiques et surtout, sans leur avoir appris à penser par eux-mêmes.

 

 

 

Et même, sans leur avoir appris à écouter et à comprendre ce qu’a dit leur interlocuteur et uniquement ce qu’il leur a dit.

 

Dans les procès politico-médiatiques comme dans les procès devant les tribunaux, on ne cherche plus à comprendre, on juge, et on condamne a priori, sur ce que l’accusé, présumé

 

coupable, aurait voulu dire en raison des arrière-pensées qu’on lui prête !

 

Comment se défendre lorsque plus aucun argument n’est audible ?

 

Ne nous faisons pas d’illusions : cela va durer encore longtemps, et le chantier prioritaire de la reconstruction de la France doit être celui de l’éducation.

 

Pardon,

 

 

Celui de l’instruction et de l’acquisition des connaissances pour notre jeunesse car l’éducation est l’affaire des parents et non celle de l’Etat.

 

Si nous ne réussissons pas à former de nouveau des « honnêtes hommes », aptes à penser par eux-mêmes,

 

 

 

avec lesquels on pourra débattre entre gens de bonne compagnie, échangeant arguments et contre-arguments, nous subirons encore et encore l’avanie de l’égalitarisme

 

de l’égalitarisme rampant qui ne se cache même plus et qui est devenu avec une fatuité rare un égalitarisme triomphant,

 

 

version politique de la caste qui nous gouverne

 

qui veut maintenir le bas peuple dans une incapacité à pouvoir s’élever.

 

et alors nous verserons dans le pendant populiste de l’inculture généralisée, ce qui serait un comble pour le pays dont nombre de philosophes furent des piliers du siècle des lumières.

 

Un exemple parmi mille que j’ai évoqué il y a quelques mois lors d’une réunion publique à Toulon, celui du général Georges Loustaunau-Lacau.

 

Saint-cyrien, héros des deux guerres mondiales, résistant, fondateur du réseau Alliance, déporté à Mauthausen, Georges Loustaunau-Lacau est une figure militaire dont les faits d’armes (croix de guerre 14-18 avec cinq citations, croix de guerre 1939-1945 avec palme) avaient justifié que son nom fût donné à une promotion de l’Ecole Spéciale Militaire Saint-Cyr.

 

Le ministère des Armées, qui avait donné son aval, a soudain décidé que ce n’était pas tolérable et qu’il fallait la débaptiser !

 

Ce qu’il a fait sans autre forme de procès.

 

Pourquoi ?

 

Tout simplement parce que Loustaunau-Lacau était de droite,

 

Pire encore d’« extrême droite » !

 

Y a-t-il pire que l’extrême droite ?

 

Passé à la question cinquante fois

 

 

oui – plus de cinquante fois ! – par la Gestapo,

 

dans les conditions que l’on peut imaginer,

 

mais il avait le tort d’être de droite, non pire, d’« extrême droite » !

 

Déporté, mais d’« extrême droite » !

 

 

 

 

Héros militaire, héros de la Résistance, mais d’« extrême droite » !

 

Pourquoi ai-je choisi cet exemple, mélange de terreur intellectuelle, d’ignorance grossière et d’incapacité à comprendre les engagements d’un homme tout simplement de droite ?

 

 

D’une part parce que malgré l’avancée des travaux historiques, dégagé de la propagande communiste d’après-guerre et des émissions de qualité,

comme le documentaire Quand l’extrême droite résistait, diffusé sur France Télévisions récemment, les ignares qui nous gouvernent ne savent toujours rien de l’histoire récente de notre pays.

 

 

 

D’autre part parce qu’après-guerre, Loustaunau-Lacau fut élu député : il avait rejoint le Parti paysan de Paul Antier qui fusionna avec le CNIP le 15 février 1951.

 

A ce titre, Loustaunau-Lacau fut député apparenté CNIP quelque part en restant indépendant au sein des Indépendants.

 

 

Vous voyez : je ne perds pas le fil, que d’aucuns diront obsessionnel, de notre indépendance, du service de la France et du respect de la volonté d’indépendance de tout un chacun.

 

La deuxième raison majeure à l’hystérisation croissante de la vie politique est d’ordre institutionnel.

 

A quarante ans de distance, trois fautes ont été commises, qui, cumulées, se sont révélées désastreuses.

 

Puisqu’un Grand Débat national a été lancé et qu’on peut paraît-il parler de tout, c’est le moment d’en parler.

 

Si on ne réfléchit plus,

 

si l’invective s’est substituée au débat,

 

c’est aussi dû au fait que la représentation nationale n’en est pas une.

 

Pas, comme on l’entend, peut-être en raison de l’absence de proportionnelle.

 

 

Mais en introduirait-on une dose que cela ne changerait rien sur le fond.

 

Il y aurait bien plus de députés du Rassemblement national, certes, et alors ?

 

Il y aurait peut-être aussi plus de députés de Debout la France,

du Parti chrétien-démocrate,

 

 

et même du CNIP,

 

mais sur le fond, cela ne changerait pas grand chose.

 

Car la vie politique française resterait articulée autour de l’élection du président de la République,

 

lequel écrase tout,

 

absolument tout,

 

concentre tous les pouvoirs sur sa personne

 

et toutes les haines aussi.

 

Si la Constitution de 1958 fut une bonne Constitution, qui a apporté de la stabilité et que nous avons approuvée en son temps,

 

 

la première erreur fut la réforme de 1962.

 

Maurice Druon, que l’on ne peut soupçonner d’antigaullisme l’a dit : « Le général de Gaulle n’a commis, j’ose le penser, qu’une seule erreur majeure :

la réforme constitutionnelle de 1962.

Ce pessimiste avait, pour une fois, fait confiance à la nature humaine. »

 

 

Je ne pense pas que ce soit la seule qu’il ait commise mais, avec le recul du temps, ce fut l’une des plus grave.

 

Dire cela aujourd’hui, alors que les Français se plaignent que la parole leur ait été confisquée et réclament massivement de pouvoir s’exprimer par référendums peut paraître provocateur.

 

 

Indécent même.

 

Si l’on reprend les débats parlementaires de l’époque, pourtant, toutes les conséquences funestes qui allaient en découler y figurent, y compris le rôle qu’allait jouer la télévision dans la vie démocratique comme outil de manipulation des masses.

 

 

 

La Constitution de 1958 était bonne mais la réforme de 1962 l’a pervertie.

 

Entre les pouvoirs conférés au chef de l’Etat par la Constitution et l’élection de celui-ci au suffrage universel direct, il fallait choisir.

 

Paul Reynaud avait prévenu :

 

 

 

 

si l’élection du président de la République au suffrage universel devenait la clef de voûte de la Ve République,

 

le chef de l’Etat ainsi élu, « cet inconnu tout-puissant », disait-il, « ne serait responsable devant personne ».

 

 

 

Il avait ajouté : « Au-dessous de lui, les ministres seraient responsables devant le Parlement d’une politique qui serait non la leur mais celle de leur maître intouchable. »

 

Avez-vous entendu réclamer la démission d’Edouard Philippe ?

 

Moi pas,

 

 

et vous non plus.

 

C’est « Macron, démission »,

 

« Macron, révocation »,

 

parce que le peuple sait très bien que c’est le chef de l’Etat qui décide de tout et que tout est ordonné autour de sa réélection.

 

 

Il n’est pas là depuis deux ans que déjà, des sondages viennent mesurer s’il serait – ou s’il sera, le conditionnel est déjà de trop – réélu en 2022.

 

Parce que sitôt l’élection passée, on prépare déjà la suivante.

 

Parce que sitôt le président élu, il faut déjà tuer les adversaires potentiels.

 

 

Je sais qu’en posant cette problématique institutionnelle je vais choquer,

 

mais la Ve dans sa version de 1962, c’est la monarchie moins les corps intermédiaires,

 

c’est-à-dire, pour rester mesuré, le pouvoir personnel d’un seul.

 

 

Je rappelle tout de même que lors du référendum de 1962,

 

le oui à l’élection du président de la République au suffrage universel direct ne l’emporta qu’avec 62,25 % des suffrages

 

– et, dans une série de départements, c’est même le non qui l’emporta,

 

 

et pas seulement dans des départements où les pieds noirs, tout juste rapatriés, votèrent non du simple fait que c’était le général De Gaulle qui avait posé la question et qui serait parti si le non l’avait emporté.

 

A cet égard et compte tenu de l’importance des conséquences de la guerre d’Algérie sur l’existence de notre parti

 

Permettez-moi une petite disgression

 

Permettez-moi de saluer les Harkis dont certains descendants sont dans cette salle

 

Permettez-moi de saluer nos frères d’armes citoyens français nés sur un territoire français, nés dans des départements français

 

 

Et souvenons-nous des paroles du Général de Gaulle prononcées à Alger en juin 1958

 

Je vous ai compris. Je sais ce qui s’est passé ici

 

Je déclare qu’à partir d’aujourd’hui la France entière considère que dans toute l’Algérie, il n’y a qu’une seule catégorie d’habitants : il n’y a que des Français à part entière avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.

 

A une époque où on parle plus de droits que de devoirs

 

Je pense que les Harkis ont largement fait leurs devoirs vis-à-vis de la France

 

Mais en contrepartie ont-ils été remplis de tous leurs droits ?

 

 

Ont-ils été traités dignement comme des citoyens Français à part entière ?

 

Je ferme la parenthèse.

 

En ce temps là où la démocratie et le débat étaient encore vivace

 

ce sont près de 40 % des électeurs qui ont voté non,

 

 

et près d’un quart de l’électorat s’était abstenu.

 

Au moins y avait-il encore le septennat,

 

donc des élections législatives durant le mandat du chef de l’Etat,

 

donc la possibilité d’envoyer à la chambre une majorité d’un bord opposé.

 

 

Cela faillit se produire en 1978,

 

cela se produisit en 1986,

 

puis en 1993,

 

puis en 1997 mais dans un contexte différent puisque cela faisait suite à une dissolution.

 

A ce propos, on a prétendu que c’est Edouard Balladur qui, le premier, avait validé la conformité de la cohabitation avec la Constitution de la Ve, trahissant ainsi l’esprit des institutions.

 

C’est faux.

 

Bien avant, lors d’un débat avec François Mitterrand, Michel Debré en personne avait donné son blanc-seing à cette hypothèse,

 

expliquant que c’était tout à fait dans cet esprit qu’il avait lui-même conçu la Constitution.

 

A défaut de pouvoir revenir sur l’élection du président de la République au suffrage universel direct dans des temps proches,

 

il nous faut au moins revenir, et vite,

 

 

très vite,

 

sur les deux fautes suivantes :

 

l’instauration du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral.

 

Avec le quinquennat, on n’a pas seulement rompu avec la notion de durée,

 

 

avec ce temps long dont on a besoin pour mettre en place une politique,

 

on a empêché toute élection intermédiaire autre qu’anecdotique, autre que celle d’un défouloir.

 

Avec l’inversion du calendrier électoral, on a transformé les élections législatives en troisième et quatrième tour de la présidentielle,

 

des simples tours de validation des résultats de la présidentielle.

 

Résultats : une abstention considérable, des élus qui ne sont élus que pour donner une majorité au président de la République

 

– et qui, en fait, ont été choisis par lui –

 

 

 

Et c’est la toute-puissance, pour cinq ans,

 

du pouvoir exécutif sur le pouvoir législatif.

 

J’ai été un peu long sur ce point que je pourrais développer encore pendant des heures,

 

et je vous prie de m’en excuser,

 

 

mais je le crois fondamental,

 

plus fondamental que les usines à gaz que seraient les référendums d’initiative citoyenne ou populaire s’ils venaient à être mis en place, et qui ne feraient qu’exacerber un peu plus les passions,

 

 

 

 

 

et je ne crois pas que c’est d’un cran supplémentaire dans l’hystérisation et dans l’intimidation dont nous ayons besoin,

 

mais bien plutôt d’une démocratie parlementaire apaisée.

 

 

 

 

Avec l’aide de constitutionnalistes, le CNIP fera, dans les prochains mois, différentes propositions d’ordre institutionnel.

 

Le rétablissement du septennat en fera partie, mais il ne sera pas le seul.

 

De Gaulle voulait dénoncer le régime des partis,

 

 

les partis ont repris le pouvoir,

 

transformés en écuries présidentielles,

 

avec tout le sectarisme dont ils sont capables.

 

Je l’ai dit :

 

une des caractéristiques du CNIP a toujours été son abnégation.

 

Le CNIP est, comme vous tous ici, pour l’union des droites.

 

Le « peuple de droite », pour faire écho à ce « peuple de gauche » dont parlait François Mitterrand, la réclame.

 

Nous tous la prônons en répétant, comme un mantra, qu’elle se fera par la base.

 

 

Mais comment ?

 

Lors des élections municipales affirmons-nous.

 

Peut-être… ou peut-être pas.

 

Quand les partis vont désigner leurs têtes de liste dans la plupart des communes de France,

 

 

 

jusqu’aux villes de 5 000, de 4 000 et de 3 000 habitants parfois,

 

l’affaire va se compliquer.

 

Une large partie de la gauche travaille sur ce qu’elle appelle le « vote préférentiel ».

 

 

 

C’est, en gros, ce que nous connaissons bien dans nos campagnes sous le nom de panachage.

 

Sont élus ainsi les nombreux élus du CNIP dans les villages de France de moins de 1 000 habitants,

 

puisque le panachage n’est plus autorisé que dans ces communes.

 

 

L’électeur peut voter pour plusieurs listes en barrant les noms de ceux qu’il ne veut pas voir siéger, à condition de ne pas voter pour plus de candidats qu’il n’y a de sièges à pourvoir.

 

Imaginez ce système étendu à toutes les communes de France,

 

quelle que soit leur taille.

 

 

 

Vous seriez tenté de voter pour la liste LR, mais la présence de centristes vous en dissuade.

 

Sur la liste de DLF, il y a des gens qui vous plaisent bien, d’autres moins. Car, faute d’entente, chacun est parti sous ses propres couleurs.

 

 

 

Le système en vigueur dans nos villages permet d’ailleurs de ne pas présenter de listes complètes.

 

Alors vous avez, ici, des candidats du PCD, ailleurs ou au même endroit des candidats du CNIP ou tout simplement des indépendants dont les valeurs de droite vous sont connues.

 

 

 

Alors, dans la limite des sièges à pourvoir, vous votez pour tous ceux-là.

 

Les conséquences ? Majeures.

 

Premièrement, les élus ne seront plus ceux du parti qui les a faits élire au scrutin de liste, puisqu’il n’y aura plus de scrutin de liste, mais ils disposeront de leur propre légitimité.

 

 

Deuxièmement, rien ne les empêchera, enfin, de s’associer pour le bien commun, en tout cas pas ceux des états-majors partisans.

 

Au passage, les copains et les coquins placés sur les listes parce que le grand manitou local, régional ou national veut les voir élus pour des raisons pas forcément honorables pourront être balayés, éliminés.

 

 

 

Ce peut être également un moyen, d’assainir le paysage politique.

 

Le CNIP se définit comme conservateur et libéral.

 

 

 

 

 

 

Je suis en effet attaché au libéralisme, mais à un libéralisme loyal qui, dans un climat de concurrence saine, doit rechercher sans cesse le progrès technique et la paix sociale, non pas au libéralisme aveugle de la jungle ou au libéralisme égoïste des coalitions d’intérêts …

 

 

 

 

Nous devons affirmer une fois de plus que notre doctrine libérale n’exige pas que l’ordre et le niveau social du pays soient abandonnés au jeu aveugle des forces économiques.

 

L’Etat doit être arbitre….

 

Qu’il ne soit pas en même temps juge et partie….

 

Dans ce siècle de progrès rapide, nous ne devons pas céder à l’Etat tentaculaire, centralisateur et socialiste….

 

Il faut décentraliser, procéder à l’aménagement, à la mise en valeur des territoires.

 

 

 

Depuis un certain nombre d’années, le CNIP ne cesse de dénoncer la fracture qu’il a vu s’installer dans notre pays, entre les métropoles et les zones rurales.

 

La France est aujourd’hui fracturée.

 

Deux France coexistent, l’une rurale et périphérique, l’autre métropolitaine, urbaine à la mondialisation dite heureuse.

La France est fracturée, géographiquement et culturellement et ces 2 Frances qui coexistent ne se comprennent plus.

 

La hausse de la CSG, de la taxation sur le diesel étaient un coup de poignard inffligé aux Français.

 

Depuis 40 ans, les Français achètent des véhicules diesel puisque l’État le leur a demandé.

 

 

Avec l’alignement du prix du diesel sur celui de l’essence, les automobilistes ont le sentiment d’être piégés.

 

Les Français font leur compte : un salarié au smic qui fait 50 kilomètres par jour perd l’équivalent d’un mois de salaire par an en essence.

 

 

 

 

 

Il est toujours aussi regrettable de constater une gestion des finances publiques toujours aussi désastreuse consistant à systématiquement dépenser beaucoup plus que nos recettes.

 

 

 

 

 

C’est énorme et insoutenable puisque nous allons léguer ce fardeau à nos enfants, soit l’équivalent de 37 000 euros par personne.

 

Les Français ne comprennent pas comment notre pays peut avoir le record mondial de prélèvements obligatoires sur la richesse nationale, « et en même temps » observer que ceux qui ont le plus besoin de la redistribution de richesse n’en bénéficient qu’à peine ou pas du tout.

 

Certains sujets ne peuvent plus être éludés tels que le coût de l’immigration, celui des dépenses sociales, souvent liés et celui du millefeuille administratif français unique en son genre. Toujours moqué jamais copié…

 

 

Vingt mois après l’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République, la France rencontre des difficultés éprouvantes : la révolte des gilets jaunes avec les occupations de ronds-points, les manifestations, les débordements violents avec leur lot de casses, de saccages, d’incendies, de pillages, la vandalisation de la moitié des radars routiers et de plusieurs péages autoroutiers.

 

 

Le saccage de l’Arc de Triomphe était une injure à l’histoire.

 

Le bilan des manifestations des gilets jaunes est lourd, très lourd.

 

Les Français ont cru qu’ils avaient élu à la tête du pays un chef d’État qui incarnerait le renouveau politique, la modernité et la réforme.

 

 

 

Ils ont aujourd’hui la gueule de bois.

 

L’arrogance sans limite du chef de l’Etat vis-à-vis d’à peu près tous les corps de la Nation, (le Général de Villiers fut le premier à subir les foudres du Président de la République) des plus faibles, jusqu’aux élus locaux méprisés.

 

 

 

 

L’exaspération fiscale, la perception d’une redistribution de richesse inefficace, l’absence de respect pour les français non concernés par la mondialisation heureuse proclamée par le Président de la République, ont abouti à tous ces mécontentements.

 

 

 

 

Aussi la révolte anti-fiscale qui a suscité le mouvement des Gilets jaunes ne pouvait, à l’automne dernier, que bénéficier d’au moins notre bienveillance.

 

 

Hélas, la récupération a été rapide, et la dérive aussi

 

 

 

 

Que ce soit de la part de ceux qui gouvernaient la France puis 40 ans et qui l’ont amené dans l’état où elle se trouve aujourd’hui comme de ceux qui n’ont pas été aux affaire, donneurs de leçons et qui prétendent bien entendu qu’ils auraient fait mieux.

 

 

 

 

Du « moins d’impôts »,

 

« moins de taxes »,

 

on a basculé sur un « faisons payer les riches »

 

– sans parler des revendications pernicieuses comme la suppression du Sénat.

 

 

 

Nous en portons certainement une part de responsabilité puisque nous n’avons pas su, nous, au contraire de la gauche, faire adopter nos propositions par le mouvement ou, à tout le moins, empêcher cette dérive.

 

« Faisons payer les riches ! », entend-on maintenant.

 

 

Mais c’est quoi un riche, vous le savez ?

 

Peut-être un couple qui gagne 4 000 euros par mois, comme l’avait affirmé François Hollande ?

 

Et pour quoi faire ?

 

Pour donner aux pauvres bien sûr.

 

 

 

 

A croire que c’est Martine Aubry qui a mis la main sur les Gilets jaunes, à moins que ce ne soit le Nouveau Parti anticapitaliste.

 

Dans les débats publics on n’entend plus que cela, jusqu’à la remise en cause des très maigres émoluments que perçoivent les élus des petites communes.

 

 

Allez-vous vous étonner après cela que beaucoup de maires de ces communes ne veuillent pas rempiler en 2020 !

 

 

Là encore, je vais choquer certains mais tant pis.

 

 

 

 

 

Je l’affirme : les indemnités accordées aux élus des petites communes sont indignes et leur revalorisation doit être une priorité.

 

Il nous appartient, à nous tous, de revenir aux sources de la révolte anti-fiscale et d’être force des propositions.

 

 

Aujourd’hui, le temps des réponses politiques est venu. Les propositions faites par le Président de la République se chiffrent à 13 milliards d’euros. Elles ne sont pas financées et viendront s’ajouter aux 26 milliards d’euros représentés par la suppression de la taxe d’habitation. 39 milliards d’euros de dépenses supplémentaires que la Nation devra, d’une façon ou d’une autre (dette, impôts ou déficits), financer.

 

Le CNIP ne soutiendra pas le retour à l’ISF. Il est faux de dire qu’il a été supprimé mais bien transformé par l’IFI.

 

Le CNIP défend une grande réforme fiscale avec l’instauration d’un impôt sur le revenu pour tous afin que chacun prenne conscience de sa contribution au collectif et évidemment une baisse des dépenses publiques.

 

 

 

D’autres propositions pourraient être faites

 

Comme je ne veux pas abuser de votre temps, je n’en citerai que deux.

 

Le président de la République procède à la diminution,

 

 

 

et même à la suppression pour une large partie des foyers, de la taxe d’habitation, au motif qu’elle serait injuste.

 

Je ne vois pas ce qu’il y a d’injuste à participer, à hauteur de ses moyens parce qu’elle était déjà fluctuante en fonction des revenus, aux dépenses de la commune mais passons.

 

 

En revanche, la taxe foncière est maintenue.

 

En quoi est-il juste de payer une taxe sur un logement qu’on possède, surtout si c’est sa résidence principale et qu’on se ruine déjà pour maintenir sa maison en état, refaire sa toiture, la rénover, parfaire son isolation, l’embellir et, au passage, embellir la commune ?

 

 

 

La taxe d’habitation avait une contrepartie :

 

la propreté de la commune, ses équipements, ses installations sportives dont on use, sa vie culturelle, etc.

 

La taxe foncière n’en a aucune !

 

 

 

 

On paye pour habiter chez soi, mais en retour, on repaye encore pour la totalité des dépenses liées à cette habitation !

 

De même, nous demandons la suppression de la cotisation foncière des entreprises pour les auto-entrepreneurs qui travaillent à leur domicile.

 

Je m’explique.

 

Vous habitez chez vous : vous payez le foncier. Vous exercez une activité d’autoentrepeneur ou de travailleur indépendant, par exemple dans le conseil ou toute autre activité qui nécessite juste que vous disposiez, au sein de votre logement, d’une pièce ou d’une partie d’une pièce pour y poser un ordinateur et un téléphone, vous repayez une nouvelle fois !

 

 

Vous êtes donc imposés deux fois sur le même logement du seul fait que vous travaillez !

 

Si vous passez votre temps à regarder la télévision, là, vous ne payez qu’une fois !

 

Mais où cela va-t-il s’arrêter ?

 

 

 

Le télétravail étant à la mode et étant présenté comme une solution d’avenir pour réduire les déplacements, donc pour sauvegarder la planète

 

Il n’y a pas de raison que nous ne puissions pas égratigner quand nous le pouvons l’imbécilité du dogmatisme écologique de gauche

 

va-t-on imposer une taxe supplémentaire aux salariés qui travailleront à domicile du seul fait qu’une de leurs pièces devient leur bureau ?

 

Je fais confiance aux services de Bercy pour déjà étudier la question, et ce serait somme toute logique et en cohérence d’égalité de traitement avec les autoentrepreneurs et autres indépendants.

 

Stop ! Ca suffit ! Halte au feu fiscal !

 

Nous savons tous que le Grand Débat national est biaisé,

 

mais il l’est maintenant par le haut et par le bas,

 

à nous de trouver les moyens d’y réintroduire nos thématiques.

 

 

 

Elles ne sont, après tout, que les thématiques originelles du mouvement.

 

Je terminerai, bien évidemment, sur les élections européennes.

 

Le CNIP a toujours été favorable à la construction européenne.

 

 

 

 

 

Il l’était hier,

il l’est aujourd’hui,

il le sera demain.

 

Bien évidemment, il n’a jamais été favorable à l’Union européenne telle que nous la connaissons,

 

 

 

telle que nous la subissons,

 

cette Union européenne uniformisatrice, normative, inquisitoriale et, par bien des aspects, dictatoriale.

 

Mais, d’une part, nous commettrions une grave erreur en faisant de cette Union européenne la responsable de tous nos maux,

 

 

 

et nous en commettrions une plus grave encore en confondant cette Union européenne avec l’Europe.

 

A bas l’Union européenne, vive l’Europe !, est peut-être un slogan peu audible, mais c’est surtout le fond du sujet.

 

 

 

 

Gardons-nous d’employer le beau mot d’Europe à tout bout de champ alors que c’est l’Union européenne dans son fonctionnement actuel que nous mettons en cause, et en aucun cas la civilisation que ses peuples ont érigée au fil des millénaires.

 

 

 

 

L’Union européenne nous oppresse, certes, mais l’Europe est devenue ce que nos responsables politiques en ont fait et elle sera demain ce que nous en ferons.

 

Et c’est bien cela dont les français sont demandeurs

 

D’une autre Europe

 

 

 

D’une Europe Europe unie, forte, mais respectueuse des Etats dans tous leurs singularismes.

 

La construction européenne que nous voulons, c’est celle que, au CNIP, nous avons toujours soutenue et qui est basée sur l’un de ses principes fondateurs,

 

 

qu’elle a complètement abandonné aujourd’hui, le principe de subsidiarité.

 

Une construction européenne qui non seulement ne veut pas tout araser pour tout uniformiser,

 

mais qui respecte les spécificités de chacune de ses composantes,

 

 

 

de chacun de ses peuples, avec leurs coutumes, leurs traditions,

 

qui sont autant de richesses alors qu’elles sont considérées aujourd’hui comme des obstacles.

 

Si notre identité est française,

 

elle est aussi européenne.

 

 

Et nos racines sont grecques, latines (ou romaines) et, il le faut le répéter, chrétiennes.

 

Il ne s’agit pas d’imposer à qui que ce soit de croire en Dieu,

 

il s’agit de dire que nul, fût-il agnostique, ne peut nier la composante fondamentale de notre identité qu’est le christianisme.

 

En conséquence, ce pour quoi il nous faut nous battre, et je dirais même combattre, c’est pour la préférence civilisationnelle.

 

Le CNIP réaffirme la valeur éminente de la civilisation chrétienne parce qu’elle est fondée sur les idées de liberté, de responsabilité et de dignité de la personne humaine.

 

 

 

Cette affirmation implique le respect par les citoyens de l’ordre et de l’autorité

 

Le respect par l’état des libertés individuelles et de l’autonomie de la famille

 

Elle implique que face à tous ceux qui veulent nous imposer une idéologie …………..,

 

 

nous opposerions l’unité spirituelle de l’Europe, seule capable de s’opposer à la submersion islamique qui se prépare.

 

Bruxelles, non,

 

mais Athènes, oui !

 

 

 

 

Une préférence pour la civilisation qui est la nôtre, que nos ancêtres, de génération en génération, ont façonnée, préservée, peaufinée de telle sorte qu’elle nous a été transmise et que nous avons le devoir de la transmettre à notre tour aux générations qui vont nous succéder.

 

Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ?

 

Très simplement, que tout ne se vaut pas et que tout ne doit pas avoir le même droit de cité.

 

Encore plus concrètement,

 

que l’Europe doit donner la préférence au christianisme sur l’islam,

 

parce que, non seulement l’islam n’est pas de tradition européenne,

 

mais parce que, en tant que système politico-religieux global, il a pour but de renverser la civilisation qui est la nôtre et de s’y substituer.

 

Que l’Europe doit être maître de ses frontières et ne laisser entrer, pour s’y installer, que ceux dont la culture, les traditions, les appétences peuvent s’inscrire dans notre civilisation,

 

 

 

à l’exclusion de tous ceux qui viendraient en modifier la substance.

 

Concernant le droit d’asile, je rappelle,

 

d’une part, que celui-ci est strictement encadré par la Convention de Genève de 1949

 

 

 

et, d’autre part, que l’Union européenne comme la France se trompent lourdement quand elles œuvrent pour l’intégration des réfugiés.

 

Le propos n’est pas d’intégrer les bénéficiaires du droit d’asile, mais, par définition, de leur accorder un abri temporaire,

 

 

 

le temps que leur pays s’apaise, que la guerre y cesse ou que la dictature soit renversée, et qu’ils puissent le regagner.

 

Cela doit leur être dit dès leur arrivée, et un Albanais réfugié en France du temps de la dictature communiste ou pendant la guerre qui a suivi n’a plus rien à y faire !

 

 

Un Kosovar n’a plus rien à y faire !

 

Un Afghan n’a plus rien à y faire non plus !

 

Sans compter qu’il a quelque indécence, et je mesure mes mots, à voir affluer des demandeurs d’asile dans la force de l’âge fuyant des pays,

 

 

 

où, dans le même temps, nos soldats vont, eux, risquer leur vie et parfois y mourir.

 

L’Europe que nous voulons,

 

c’est donc l’Europe de la préférence civilisationnelle,

 

et, dans son fonctionnement,

 

 

celle de la subsidiarité.

 

C’est, en fait, une Europe confédérale, où ce sont les Etats qui délègueront certaines de leurs compétences à une institution sur laquelle ils exerceront collectivement leur autorité, et non plus cette Europe fédérale où les Etats ont aliéné leur liberté à une autorité supérieure illégitime.

 

 

C’est la raison pour laquelle que le CNIP s’est associé à la démarche des Amoureux de la France, cofondé par Nicolas Dupont-Aignan (Président de DLF) et Jean-Frédéric Poisson (Président du PCD).

 

Les élections européennes du 26 mai 2019 seront le premier test contre la politique d’Emmanuel Macron afin de redéfinir une politique européenne à l’écoute des Nations et de ses peuples.

 

Le CNIP sera présent aux côtés des Amoureux de la France.

 

En mai prochain les électeurs européens seront en effet invités à renouveler le Parlement Européen.

 

Jamais un scrutin européen n’aura été aussi incertain, tant les perceptions sont divergentes à l’intérieur des pays concernés, et ce 20 ans, après la création de la monnaie unique, l’Euro.

 

La mondialisation et la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux en Europe n’ont pas eu des répercussions identiques dans toutes les classes sociales et tous les pays de la zone Euro, et encore plus depuis la crise de 2008.

 

 

 

 

Depuis cette crise, il y a eu des vainqueurs et des vaincus. La courbe de croissance comparée depuis cette crise de 2008 illustre de manière éclairante la divergence de performance économique des principaux pays de la zone Euro.

 

 

 

Aujourd’hui, la construction européenne actuelle permet à l’Allemagne d’imposer ses conditions sans contreparties, y compris sur des sujets aussi sensibles que la politique migratoire.

 

L’Allemagne est le grand vainqueur post crise, en tête de la zone euro depuis 2008 avec près de 20 % de croissance de plus que l’Italie qui n’a toujours pas retrouvé son niveau de PIB d’il y a 10 ans.

 

Le traité de constitution européenne bien que refusé en France par le référendum proposé par Jacques Chirac en 2005, a été imposé lors du vote du traité de Lisbonne par le Congrès réuni en 2008 à Versailles, par le Président Sarkozy.

 

 

Les français tous comme les néerlandais avaient fait un autre choix.

 

Aujourd’hui, la quasi-totalité des pouvoirs de notre continent européen a été désormais transférée aux technocrates non élus de la Commission européenne, à l’origine d’à peu près toutes les lois européennes.

 

La crise d’aujourd’hui est la résultante des mensonges d’hier quand les hommes politiques européens ont fait miroiter à leurs peuples la persistance de leur souveraineté alors que la réalité est assez différente.

 

Il peut vite devenir insupportable pour de nombreux européens d’écouter les leçons d’Angela Merkel, alors que l’Allemagne doit une partie de son succès à ses clients européens mais aussi celles du président de la Commission Européenne, M Jean-Claude Juncker, qui était, rappelons-le, à la tête du paradis fiscal luxembourgeois…

 

Tout comme, il devient insupportable d’entendre les insultes adressées aux vainqueurs des élections en Europe sous le vocable de populiste, marquant ainsi du mépris pour leur peuple et l’expression démocratique.

Je citerai quelques personnalités qui ont subies l’invective de nombreux responsables européens, soit pour leur politique, soit pour leur élection : Viktor Orbán, Sébastien Kurz, premier ministre autrichien qui a su faire des alliances.

 

Les technocrates bruxellois ont confisqué la démocratie avec la complicité de gouvernements et politiciens outrageusement europhiles, ou bien eurosceptiques lorsqu’ils sont devant les Français.

 

Cette situation devra faire l’objet d’une clarification.

 

Le CNIP est profondément européen. Les fondateurs du parti ont participé à la construction européénne. Mais nous ne sommes pas des eurobéats face à une Europe qui s’est profondément modifiée.

 

Le CNIP souhaite la construction d’une nouvelle Europe, une Europe des Nations centrée sur des bases communes resserrées, avec une technocratie européenne allégée, des Nations plus fortes, et des européens citoyens. Nous refusons la disparition quasi-définitive des Nations au profit d’un super état, vénérant le dogme du tout-marché.

 

 

Cette construction européenne est malheureusement fondée sur l’effacement des Nations et la soumission au dogme du marché font la délectation de nos concurrents américains et chinois.

 

A l’aube d’un ralentissement économique, annoncé par tous les experts économiques, les tensions commerciales ne vont que s’exacerber.

 

 

 

Le principe de subsidiarité est fondamental. Les Européens doivent comprendre que s’ils veulent peser dans un monde dominé par les Etats-Unis et la Chine, ils doivent faire front commun.

 

 

 

Mais pour cela, l’UE doit agir pour nos intérêts communs plutôt que de se focaliser sur des réglementations pointilleuses, souvent contre-productives.

 

L’ouverture des frontières tous azimuts se révèle mortifère pour l’Europe. Les peuples demandent clairement aux pseudo élites déconnectées du monde réel un changement radical d’orientation.

 

Alors, le 26 mai, nous avons le pouvoir de changer le visage de l’Europe, de construire une France forte dans une Europe libre et indépendante.

 

Vive le CNIP !

Vive la France !

 

Je vous remercie.